Décalée
Il y a parfois des petits riens désolants. Comme avoir quelque chose de drôle à dire et personne susceptible de rire en l'entendant. Un environnement non accordé, un mauvais contexte.
Et puis quelques heures plus tard c'est déjà moins drôle, la situation c'est modifiée.
J'avais quelque chose de potentiellement drôle à partager.
Mais les explications qui auraient du accompagner pour tenter de donner une piste incertaine m'ont gardé silencieuse.
L'autre jour je me suis trouvée à table avec un homme enjoué qui nous racontait comment il sature les boites emails de ses camarades avec des films et autres blagues. Je n'ai rien dit, je crois qu'on m'a trouvé froide. C'est toujours mieux que d'être coupable de violence.
A mesure que le temps passait et que d'autres personnes se joignaient à notre table, j'ai compris qu'elle était attirante par ses rires. Et que je ne pourrais jamais faire comprendre à mes camarades combien j'avais eu envie de m'enfuir.
Dimanche j'ai accompagné pour la messe mes grands-parents à la cathédrale St Paul au magnifique plafond totalement peint. Je n'ai pas fait baisser la moyenne d'âge de l'assemblée; à tous point de vue j'étais un point aberrant.
Et ce sentiment fugitif de l'absurdité de la situation ne m'est plus étrange.
Mais qu'est-ce que je fous là ? Question rhétorique puisque l'enchaînement des faits auxquels il est facile de prêter a posteriori une certaine logique a conduit à la situation présente. Mais si je commence à être habituée à me sentir décalée, est-ce la place que je cherche ou est-ce encore un sentiment légitime ?
Merci d'être là, parfois.
Infos Diverses
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Commentaires
ça, en revanche, c'est vraiment très joli !
(si je puis me permettre !)
Yves Duel - 12.07.06 à 22:33 - # - Répondre -