Candide dans la blogosphère
Il y a maintenant quelques mois, j'avais installé PSI, un client Jabber. Par curiosité et pour l'utiliser. J'avais alors découvert les joies et les inconvénients de la conversation en direct. J'avais aussi affiché ma JID - pour continuer dans le jargon - sur mon weblog, avec les informations de contact. Sans trop y croire, sans vrai but mais au cas ou, comme j'ai affiché mon e-mail parce que je pense qu'il est bon d'avoir toujours un moyen de contacter l'auteur d'un weblog et même si à ma grande surprise plusieurs personnes m'ont avoué ne pas l'avoir trouvé.
Je ne saurais dire aujourd'hui si j'ai été souvent contactée
directement par e-mail par des inconnus. Enfin, je reçois une bonne
(lire trop importante) dose de spam quotidienne mais personne n'irait
jusqu'à compter ces sollicitations commerciales agressives et
envahissantes comme du vrai courrier, non ? Un certain nombre de mes
conversations ont été initiées par des commentaires, ou bien par moi.
En revanche je me souviens de ma stupéfaction devant une sollicitation
jabber de connection par une personne que je n'identifiait pas.
Sans
avoir la prétention, ou l'humilité finalement puisque ça peut être un
facteur limitant, de connaître tous mes lecteurs, je pense cerner les
habitués au risque de tomber dans le piège de leur assimilation
(réductrice) aux réagissants. Tiens, ceci pose la question peut-on
lire un weblog sans jamais y réagir ? mais ça n'est pas le thème
du jour. Naïvement je n'avais pas imaginé que les informations de mon
weblog pourraient servir pour un premier contact. Que la personne en
question n'ai finalement pas été complètement inconnue, ou plutôt non
identifiable ou non situable dans un contexte plus large car parfois
les inconnus de certains sont des connus pour d'autres, n'enlève pas
vraiment le fond : j'ai été surprise que quelqu'un utilise ce que
j'avais placé à disposition du public.
Il n'y a pas si longtemps, Stephanie remarquait qu'il y a finalement deux raison de blogger anonymement
et je crois que l'utilisation d'un pseudo correspond à une scénarisation de la pensée, même si la volonté de dissimulation n'est pas toujours complètement consciente. Avoir un nom de plume n'a finalement pas de rapport avec le fait d'accepter ou non la responsabilité de ses écrits. Qu'est-ce qu'un nom sinon une étiquette universelle ? Et si chacun peut être la star de son quartier, il est aussi un inconnu pour un nombre bien plus important de personnes. J'écris, je publie, je laisse des traces. Je le sais et j'accepte que vous les remontiez puisque mes archives sont publiques et disponibles. Mais là encore quand je me trouve face à un possible, en l'occurrence faire un whois sur mon nom de domaine, j'ai comme un choc. Est-ce que je suis un peu mal à l'aise parce que certains sont allés voir par derrière ce que je n'affiche pas par devant ? Peut être est-ce le manque de contrôle si évident sur le contexte de ces informations. Comme googler quelqu'un, c'est à dire chercher son nom dans un moteur de recherche, c'est quelque chose de possible. Donc qui se fait. Et qui passe mieux quand ça n'est pas par devant. C'est un peu hypocrite, et pourtant bien plus confortable. Car maintenant je me demande qui, pourquoi, devrais-je avoir une whislist...
- on ne désire pas que les gens qui nous connaissent puissent avoir accès à ce que l’on écrit en ligne (on cache ce qu’on écrit)
- on ne désire pas que des inconnus puissent accéder à son identité (on se cache).
Infos Diverses
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Commentaires
Jolie vision...
J'aime le sens de ta réflexion sur l'anonymat. Ayant fait ce choix la, je ne m'étais sans doute pas assez penché dessus. Ma réponse à a voir avec ce "public fantôme" dont tu parles.
J'ai commencé un joueb comme successeur à... un document Word restant gentiment sur mon PC. Ca me facilite l'organisation (dates, rubriques, recherches etc...) et cela préserve mon anonymat (bien que j'assume, logiquement, la totalité de ce que j'y écrit comme étant "à moi", ne fusse qu'à l'instant où je les écris). Et s'il y a des lecteurs/lectrices ou même des commentaires, tant mieux. Mais le Sens est pour moi dans le fait d'écrire, pas dans le fait d'être lu.
Je me préserve sans doute, comme tu l'évoque, de mon entourage que je ne veux pas forcément choquer/ennuyer avec des états d'esprit parfois trop... bruts.
Je te découvre seulement, mais je reviendrais.
Aléas.
Aleas - 18.09.04 à 17:46 - # - Répondre -
← merci
Le sens est dans l'écriture... mais alors pourquoi publier ?
Je crois que le lecteur est important, qu'on le connaisse ou qu'on le fantasme, à la fois parce qu'il oblige à une clarté relative mais aussi par sa présence rassurante.
Les weblogs totalement isolés sont rares, et c'est la communauté qui fait la richesse.
Un weblog est un peu comme un masque, que l'on enfile pour une représentation, et qui nous permet de dessiner une représentation personnelle du monde.
Mouche - 20.09.04 à 00:00 - # - Répondre -
Pas tout compris
"Mais là encore quand je me trouve face à un possible, en l'occurrence faire un whois sur mon nom de domaine, j'ai comme un choc. Est-ce que je suis un peu mal à l'aise parce que certains sont allés voir par derrière ce que je n'affiche pas par devant ? Peut être est-ce le manque de contrôle si évident sur le contexte de ces informations. Comme googler quelqu'un, c'est à dire chercher son nom dans un moteur de recherche, c'est quelque chose de possible. Donc qui se fait. Et qui passe mieux quand ça n'est pas par devant. C'est un peu hypocrite, et pourtant bien plus confortable."
Je n'ai pas bien compris ce dernier paragraphe :-o , est-ce lié à l'épisode Jabber mentionné plus haut, ou est-ce juste un message crypté (juste livré au réencodage de ceux qui ne sont pas concernés :-) ) ?
[la question, c'est juste pour être bien sûr de me tromper en rebondissant :-> ]
Pour ma peine, petit Petit texte savoureux sur les pseudonymes.
[hors-sujet : google est un peu paresseux par ici, non ? :-( j'ai eu un mal à repêcher ce billet dont je me souvenais pourtant...;-) ]
Thomas - 06.10.04 à 23:07 - # - Répondre -
Vouloir rester anonyme, c'est avoir peur :
- avoir peur que des connaissances vous découvre tel qu'on est : mieux vaut jouer la comédie avec eux, hein ? Mais si tu leur joues la comédie, tu ne les respectes pas, pourquoi les fréquentes-tu alors ?
- avoir peur des "inconnus" : mieux vaut rester dans son petit cocon, hein ? Ne pas voyager, ne pas faire de soirées, etc. Peut-être devrais-tu enlever le nom de ton CV ou ne faire des entretiens d'embauche que par téléphone...
Excuses-moi de ce ton un peu polémique, je crois que je réagis comme ça parce que la question s'est aussi posée pour moi et que j'ai du franchir mes peurs pour m'exposer au public.
Si tu regardes de l'autre côté des choses, oser s'afficher en se nommant, c'est :
- permettre à tes connaissances de te découvrir sous ton vrai visage : certains pourrait t'aimer encore beaucoup plus comme ça, voire même se démasquer eux-même (tu pourras faire une bonne sélection)
- permettre à des inconnus de te rejoindre dans un réseau de connivence, une tribu (c'est à ça que servent les weblogs, non ?)
Si tu crains que ta future boite découvre ton blog, alors tu risques le fait qu'elle ne le découvre pas. Peut-être ton futur employeur t'embauchera uniquement parce qu'il aime ton blog...
Qu'en penses-tu ?
stephane - 07.10.04 à 09:26 - # - Répondre -
Lien croisé
Mercredi, carnet Web personnel : "En essayant de jouer le candide pour me retrouver, je me rends compte que l'affaire, de l'extérieur, n'est pas absolument évidente. Google y suffit par exemple, mais il faut sauter plusieurs fois pour retomber aux bons endroits."
Anonyme - 23.10.04 à 11:23 - # - Répondre -
Lien croisé
de bric et de blog : "Pour mémoire, relire ceci ou encore ceci. :-) "
Anonyme - 09.02.05 à 09:22 - # - Répondre -